Les pénitents blancs

Qui s’approche de la chapelle du cimetière de Cabannes, ne peut pas ne pas être interpellé par la sculpture au centre du tympan surmontant la porte d’entrée, de deux formes humaines partielles représentées la tête couverte d’un curieux masque de tissu !

Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que nous faisons connaissance avec ce qui fut des décennies, une chapelle de Pénitents !

DSC08230opt Qu’est-ce à dire encore ? Ceux qui connaissent un peu la Provence profonde n’auront pas été sans rencontrer, au gré de la visite de la région, telle ou telle chapelle des Pénitents, blancs, noirs, gris ou bleus.

En effet, notre région a compté dans les siècles derniers et jusqu’au XXème siècle, de multiples confréries de Pénitents…

Que peut-on en dire ?

Que tout d’abord l’existence de ces confréries a manifesté à l’évidence le caractère profondément religieux d’une époque : Les Pénitents étaient – ou sont – comme encore à Avignon, Carpentras ou Vaison la Romaine pour les plus proches, ou encore plus en Corse, l’expression d’un désir de vie religieuse intense de la part de certains fidèles, les amenant bien que laïcs, à vivre des engagements de vie religieuse particuliers, par rapport à leur communauté de vie ordinaire.

Étymologiquement, le mot « Pénitent » veut dire « celui qui se repent »

Portant un costume de toile grossière, signe de pauvreté, allant jusqu’à masquer le visage pour assurer en certaines circonstances l’anonymat, ils avaient pris, ou ils prennent encore, des engagements solennels, remplissant tout d’abord :
– Un rôle social, bien avant la sécurité sociale, allant jusqu’à gérer les hôpitaux, des « HÔTELS-DIEU » comme une sorte de Secours Catholique avant l’heure
– Un rôle liturgique, assurant les obsèques, en particulier des indigents
– Un rôle de prière liturgique, se réunissant avec leur chapelain au moins les dimanches et les grands jours de fête après-midi, les (fêtes carillonnées),dans leur chapelle pour y chanter en grégorien, au moins l’office des vêpres, et souvent aussi la prière du soir, c’est-à-dire les complies,tout cela extrait du bréviaire.

Nous avons d’ailleurs conservé bon nombre de leurs livres de chants grégoriens, provenant des derniers Pénitents Blancs de Cabannes.

NOTA-BENE : Si malheureusement beaucoup de confréries de pénitents ont disparu, on doit noter l’existence et le renouveau de certaines d’entre elles, et même des fondations. La Confrérie la plus proche de nous avec laquelle les fidèles attachés à la vie religieuse de notre chère chapelle ont des contacts, est la Dévote et Royale Compagnie des Pénitents Gris d’Avignon,dont la chapelle et le siège se situent rue des teinturiers :c’est la plus ancienne de France.

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